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Couleurs du temps et autres petits émois
2 décembre 2008

Le Salon de Musique de Nûba - 6/12

FLYOK Je rentre d'une journée de travail avec la Compagnie "Tais toi ma langue" pour notre prochaine création, et je prépare à nouveau mes valises à peine défaites depuis mon retour hier soir de Rennes. Je prépare cette semaine une performance vidéo avec Pascale Labbé, ma mère, chanteuse. Nous la présenterons Samedi 6 Décembre au Salon de Musique de Nûba, qui invite depuis vingt ans des artistes pour des après midi de création musicales et expositions. Le plus souvent, un/une peintre expose, un groupe fait un concert, et en dernière partie les musiciens se rejoignent pour une rencontre improvisée. Cette fois ci, la rencontre intitulée "D'un artiste à l'autre" s'articule comme une sorte de cadavre exquis multimédia. Mon père, Jean Morières, a sorti en Octobre un solo de flûte, qu'il a édité en vinyle. L'intérieur de la pochette blanche, conçue par ma soeur Fani, est le support d'oeuvres plastiques. Cinquante exemplaires ont été confiés à la peintre Marie Warscotte, qui ont donné lieu à une exposition concert à la sortie du disque. C'est au tour d'André Pierre-Arnal d'interpréter cet espace, inspiré par la musique du disque. Il a effectué vingt collages qu'il présentera avec d'autres oeuvres, vernissage dès 16h. À 17h, un diaporama des collages sera l'occasion pour Jean Morières de poursuivre ce dialogue entre les deux disciplines par un concert en solo improvisé, nouvelle lecture des oeuvre plastiques. En seconde partie de spectacle, Pascale Labbé présentera le premier volet de sa nouvelle création également conçue comme un passage de relais entre artistes : un solo de la vocaliste devient la matière de base à réinterpréter, le point de départ d'une série d'oeuvres musicales ou plastiques. J'ai l'honneur d'inaugurer cette série par une performance vidéo en direct, à l'occasion de l'enregistrement de ce solo qui a été confié à Antoine, mon frère qui est aussi ingénieur du son, en plus d'être musicien lui même. Les esprits perspicaces auront compris que l'art est une affaire de famille chez nous. Le Salon de Musique porte bien son nom, il s'est toujours tenu dans les espaces de travail de mes parents, au sein de notre maison familiale. L'oeuvre de mes parents, si elle a d'abord inventé un "folklore imaginaire" inspiré du jazz et des musiques traditionnelles de tout le globe, s'est tournée ces dernières années vers une exploration de l'intime qui trouve une très belle expression dans leur album sorti dans la collection "Signature" de Radio France, "Un bon snob nu", duo sensible et à vif. Ce n'est donc pas un hasard si on retrouve ma mère dans mon film "Rimbaud, Illuminations sonores", mon frère dans "Ensauvager la vie", mon père dans le film sur sa création "Le cirque de Chambre", et si ma petite soeur graphiste s'est vue confier la communication et le graphisme du label de mes parents depuis la rentrée. Nous partageons tous cette idée que l'art est dans la vie, et il nous est naturel de poursuivre notre vie de famille dans notre vie créative. Plus de détail sur les créations de chacun dans les liens à côté >>> ! Je viens de passer un mois devant un banc de montage pour monter le très joli court métrage "La harde" de Kathy Sebbah, avec qui le travail a été passionnant, intense et exigeant, comme il l'avait été il y a huit ans lorsque nous nous sommes rencontrées sur son film de fin d'étude de la Fémis (visible sur mon site). Mon escapade à Rennes, la journée de travail avec les comédiens de la Compagnie aujourd'hui et la perspective de cette semaine de travail pour une performance live me nourrissent autrement, remettent mon corps en jeu d'une autre façon, et je suis ravie de trouver cet équilibre.
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