"La Cétoine Endormie" au Festival des Nouveaux Cinémas

La vocation du Festival des Nouveaux Cinéma est de promouvoir toutes les formes de création visuelles numériques : courts métrages, animation 2D ou 3D, experimentations, Vj, pendant 10 jours, sur 10 lieux différents. Pour continuer dans les chiffres : 33 films sélectionnées, 7 pays, 29 intervenants, et 1500 spectateurs. Voilà les infos complémentaires reçues dans le sympathique bilan envoyé par l’équipe du festival, agrémenté de quelques photos – difficile cependant de les attraper en bonne qualité pour les mettre ici - on m'aperçoit lors du débat après une projection… Mon film « La Cétoine Endormie » a été diffusé trois fois. Aux Voûtes d’abord, la salle des Frigos, dans le 13ème, où j’ai toujours aimé flâner, bien avant que ne poussent les immeubles ultra modernes qui l’enserrent aujourd’hui; et la vieille bâtisse semble résister, tel l’ultime bastion d’une création toujours vivace… Projection au Cube ensuite, le tout récent centre culturel d’Issy les Moulineaux dédié à la création numérique. Le lieu semblait tout indiqué pour le débat qui suivit la projection, avec les autres artistes présents, où chacun dévoila les clés de son travail, et les conditions de production de son film. La programmation dont faisait partie « La Cétoine Endormie» comprenait aussi bien des créations de plasticiens, films autoproduits comme le mien, des films de fin d’étude, des films produit par le festival lui même, ou encore un court métrage tourné en HD avec une production. Dans d’autres programmations, comédie musicale tournée avec un portable, documentaires, détournement d’images venaient compléter la sélection. Un panel varié de formes, d’histoires, de désirs, qui racontent comment les outils contemporains permettent ou transforment les manières de raconter, car si dorénavant avoir les moyens de faire des films semble plus accessible – encore que ce soit toujours vraiment problématique pour beaucoup de monde - cela interroge d’autant plus la nécessité de s’exprimer, l’engagement que cela implique, l’importance du point de vue, face à l’anecdote de jolies choses bricolées. C’est, du mien, de point de vue, ce qui pêchait un peu dans les films que j’ai pu voir. Dans la grande salle du Cinéma des Cinéastes enfin, où j’ai aussi passé bien des heures à rêver dans le noir, lorsque j’habitais à deux pas de la place Clichy et que la réalisation était encore un désir, je repense aux heures passées devant mon outil favori, mon acolyte, mon partenaire, mes logiciels de montage, de trucage, sur lesquels j’ai retravaillé chaque image, coupant, étalonnant, pour façonner la version finale de cette histoire, mon vrai premier court-métrage de fiction. Chérifa Khelfi, avec qui j’ai fait le film, était là aussi, très enceinte ! C’était un plaisir de montrer ce petit film en grand, lui qui a commencé sa carrière il y a deux ans sur internet, vilainement compressé, sur le site du concours de films filmaka.com, où il avait été remarqué comme je l'ai raconté un peu plus haut dans ce blog. Je sors de la salle avec des envies plein la tête, une envie irrépressible de rouvrir les cartons à projets, d’achever ce qui est en cours, bref de continuer ma vie de cinéaste !