"Ensauvager la vie" projeté à Montpellier : retour aux sources !

 Le festival DIY proposait, du 8 au 11 octobre, une réflexion autour du Do It Yourself en organisant des ateliers de sérigraphie, de fanzines, de tampons, en proposant des concerts bien sûr, et une série de projections de documentaires dont "Ensauvager la vie, 5000km de rock et de contestation" que j'ai réalisé sur la tournée d'Illegal Process de 2006, un tour d'europe entièrement monté dans un réseaux de lieux alternatifs et indépendants, essentiellement grâce au site "Myspace" plébiscité à l'époque... La belle exposition sur le Punk de la cité de la musique montre bien combien ce recours aux moyens du bord a toujours été la condition d'existence de bien des mouvements, impliquant aussi bien un mode de vie qu'une esthétique.

Rendez-vous est donc pris à la fac de Lettres de Montpellier pour parler à l'issue de la projection des héritiers de cette époque dorénavant muséifiée et de la façon dont le groupe Illegal Process - qui a splité depuis mais dont on parle encore à Montpellier - a pu mettre en place cette tournée dans un sytème d'echange : concert contre logement et repas, quelques defraiements si le bar a bien marché, et recette aléatoire selon le succès du stand de "merch" (pour merchandising, à savoir les disques, les t-shirts, les affiches...).

Et expliquer aussi comment ce film a pu voir le jour puisqu'entièrement auto-produit, réalisé, tourné et monté par mes soins, mon seul acolyte dans le processus étant Julien Bégault pour le mixage, une étape que je ne neglige jamais - d'autant plus pour un documentaire musical! - et qui reste la seule pour laquelle je ne sois pas indépendante!

Mais cette projection résonnait de façon toute spéciale, car c'est une aventure que j'ai partagée avec mon frère Antoine, le batteur du groupe. Il devait donner un concert avec sa nouvelle formation Lahuis après la projection, mais un heureux évènement l'a retenu ailleurs! Et découvrir son fils à la maternité, né tout juste la veille, avant de le retrouver sur l'écran dans ce film qui peu à peu acquiert un statut de témoignage d'une époque, m'a particulièrement émue!

Aujourd'hui d'autres outils sur internet permettent au DIY de s'étoffer un brin, et on peut soutenir le projet de vinyle qui regroupera les morceaux des deux groupes dans lesquels joue Antoine, Lahuis et Ofo äm, un vinyle qui sera aussi un objet d'art puisque sérigraphié d'un côté par Godmachine, sur un site de crowd founding de plus en plus solicité en suivant ce lien que je recommande bien sûr chaleureusement !

Ma fille était là aussi lors de ce séjour à Montpellier, pour rencontrer ce premier cousin tout neuf, et c'est elle qui joue avec l'affiche annonçant la projection dans les jardins de la fac, cachée derrière son doudou astucieusement bloqué dans sa tetine - un sens de la débrouille qui ne cesse de m'épater! - projection qu'elle ne verra avec moi qu'à travers une vitre, ce qui n'a pas manqué de la frustrer!

A maintenant deux ans et demi, j'ai la plus grande difficulté à la filmer, car elle veut immédiatement attraper l'appareil et s'en servir elle-même. La petite caméra Kodak que j'ai toujours avec moi regorge de ses premières tentatives d'apprentie cinéaste, peut-être le début d'une carrière, dans les pas de son papa et de sa maman? Et qui sait si son cousin Mathéo ne se prendra pas d'affection pour les guitares saturées!? Pour l'instant nous lui souhaitons bienvenue, et une belle découverte de ce que tout ce monde comprend de jolis sons, de jolies couleurs...